Rare en France, à part dans le midi où le climat s’y prête davantage, la culture de l’arachide, dont on extrait les fameuses cacahuètes apéritives, se pratique en pleine terre ou en pot selon la dureté et la longueur des hivers.
Qui a entendu déjà parler de Soustons et de sa goûteuse « cassahouète » ? A notre connaissance, cette petite commune Landaise est la seule en France à s’adonner à la culture purement commerciale de l’arachide, une espèce frileuse – on dit « gélive » dans le jargon des potagers– dont l’origine tropicale (Amérique centrale) est assez peu compatible avec la rudesse des températures hivernales d’Europe du Nord. Toutefois, impossible n’étant jamais tricolore, et il n’est pas rare de trouver ici ou là quelques arpents de cet oléagineux qui partage avec les plantes hypocarpogées la propriété de faire mûrir ses fruits dans le sol.
Loin de l’image erronée transmise par SuperDingo toujours prompt à aller cueillir une cacahuète magique sur la partie émergée d’un buisson à découvert (son père Walt Disney ne devait pas avoir la main verte !), la récolte de l’arachide s’opère par… arrachage : c’est en effet à la base du végétal que se forme un chapelet de graines comestibles distribuées en gousses, particularité commune aux fruits donnés par les légumineuses.
Dans le sud-ouest, Soustons s’est fait un nom sur le dos de l’ami Caouette cher à Gainsbourg: au lieu-dit Darrigade, on en produit à foison dans une exploitation familiale, au point d’en faire commerce (avec les chocolatiers locaux notamment) et nourrir l’inspiration des restaurants du coin : un chef du cru a été jusqu’à confectionner un nouveau type de cassoulet, le « cassahouète » où le fruit de l’arachide, réputé plus digeste, remplace le haricot. Si la plante aztèque a trouvé dans les Landes françaises un terrain d’élection, c’est qu’elle y rencontre un climat plus conforme à son caractère, mais aussi un sol sableux propice au drainage dans lequel elle acquiert, selon les spécialistes, une saveur plus sucrée qu’ailleurs.
L’arachide, qui présente un port érigé ou rampant selon les variétés (Valencia ou Virginia) ne monte jamais très haut -entre 20 et 70 centimètres à maturité- . Ses fleurs reconnaissables à leur couleur jaune vif striée de fines rainures rouges déploient un « gynophore » qui, au fur et à mesure du cycle de végétation, en vient à se recourber et, finalement, atteindre le sol où il enfouit les fruits à venir. Il est donc essentiel de maintenir un sol souple autour du plant par des binages réguliers et l’absence de paillage.
Les gousses souterraines contiennent entre 1 et 6 graines, toutes recouvertes d’une enveloppe tenue qu’il suffit de froisser entre le pouce et l’index pour les en libérer. Le cycle de culture de l’arachide s’étend sur une période courte comprise 90 à 150 jours, soit trois à cinq mois.
La culture de la cacahuète en France, et tout particulièrement en Anjou
Cette année nous avons essayé l’arachide au Jardin d’Essai, à l’extérieur mais aussi sous serre. L’arachide aime à se développer dans les sols légers et suffisamment drainés pour que l’écoulement de l’eau y soit facilité.
En amont, il convient de bien travailler et ameublir la terre afin de permettre à l’arachide d’enfoncer ses puissantes racines en profondeur (parfois à plus d’ 1 mètre).
La plante étant assez volumineuse, un intervalle de 30 à 40 centimètres sera respecté entre chaque sujet.
L’arachide réclame un climat chaud, assez sec (entre 24 et 33 °C) et cela implique de lui offrir un emplacement exposé au soleil et préservé du vent. Par chez nous, on a préféré une plantation en milieu de printemps (fin mai), lorsque tout risque de gel est écarté (après les Saints de glace). Mais notre petite expérience nous amène à dire que l’implantation peut se faire plus tardivement afin que la plante ne peine pas au début de sa croissance en cas de températures basses. En repiquant à plusieurs moments du printemps, nous avons constaté que le premier plant a eu froid, ce qui a eu pour conséquence de le bloquer pour tout le reste de la saison : aucune pousse ou signe de pousse pendant près de 2 mois ! Autant vous dire que la récolte a été faible sur ce plant et cela nous conforte dans l’idée de l’installer à sa place définitive qu’en juin.
Pour les plants installés en tunnel horticole, les résultats sont plus conséquents.
Chaud, chaud le semis !
Comme vous l’avez compris l’arachide est une plante frileuse, le semis nécessite une température supérieure à 20°C voir 25°C. Le semis en extérieur est donc à réserver pour les régions du Sud de la france, c’est pour cette raison qu’à La Bonne Graine nous avons préféré faire un semis en godet au chaud. Pour cela, un godet remplie de terreau aditionné de sable suffit. Ensuite, vous pouvez semer soit la cosse entière, soit la graine (il ne faut pas la séparer en deux) en l’enfonçant de 1 à 2 cm, pas plus. Veiller ensuite à arroser régulièrement sans jamais détremper la terre.
Si ces conditions sont respectées, on peut voir les premières feuilles apparaître sous quinze jours.
Le bon moment de la plantation
Fort de notre jeune expérience en tant que cultivateur de cacahuète, nous ne cessons de le répéter : il vaut mieux patienter que les températures dépassent allégrement les 20°C. Et ne pas hésiter à garder la plante en pot le temps que le climat favorable s’installe.
L’endroit compte également : protégé et ensoleillé, il faut que le sol soit meuble pour permettre au fleurs de littéralement plonger dans le sol et de pouvoir fructifier. La qualité du sol ne semble pas être un facteur essentiel, une bonne terre de jardin, tant qu’elle est souple et bien drainée, semble convenir.
La récolte
La maturité de l’arachide se signale au jaunissement de ses feuilles qui survient généralement entre août et octobre. C’est alors le moment d’arracher la plante (à l’aide d’une bêche), à la manière d’une pomme de terre. Il ne vous reste plus qu’a récolter les gousses à la main.
Cette année, la culture de l’arachide a été une découverte au Jardin d’Essai ! Le résultat a été meilleur sous tunnel qu’à l’extérieur, et nous avons réussi à avoir un bon bol de cacahuètes avec 5 plants.
Mais c’est là où notre compétence s’arrête car, une fois récoltées, il reste encore à les griller pour les consommer et cela demande un certain savoir faire ! Il nous faudra encore quelques expérimentations avant de pouvoir vous donner une recette précise mais il est essentiel de les faire griller au four – de l’ordre de 20 minutes à 190°C mais on n’est pas encore précis là-dessus qu’on vous dit 😉 – , sinon vous risquez l’intoxication alimentaire. Et le goût est plutôt « vert », ce qui est guère agréable.
Vous souhaitez essayer ? : ne cherchez plus, elles sont en vente sur le site de La Bonne Graine en cliquant ici : arachides (cacahuètes).
bonjour, j’ai acheté et mangé des cacahuètes crues issues d’un maraîcher du coin (de la sarthe je crois) et je n’ai pas été intoxiquée. peut-être est-ce légèrement toxique à haute dose ? ou selon les variétés ? bon je n’en ai pas mangé des kg ! pour le goût, évidemment il est différent mais j’ai trouvé ca très bon, plus sucré.
Effectivement, cela doit dépendre de la quantité, vous ne tomberez pas raide après en avoir mangé quelques unes, la preuve ! 😉
Bonjour, j’en ai fait une année avec des arachides ramenées d’Afrique mais les mulot sont passés par là et m’ont tout dévoré.
Les mulots peuvent effectivement faire une razzia, c’est indéniable.
Bonjour,
Que se passe t’il avec un paillage (foin) assez épais? Les fleurs arrivent à traverser le paillage?
Pour cette culture, le paillage est totalement non recommandé.